L'impact explosif du numérique sur la durabilité des événements

L'impact explosif du numérique sur la durabilité des événements
Photo by David Becker / Unsplash

Le numérique a révolutionné l'événementiel, et je l’ai vu de près quand je dirigeais mon agence social media. À l’époque, on parlait déjà d’écologie numérique, un sujet qui me passionnait et que des figures comme Inès Leonarduzzi (Instagram) et son initiative Digital for the Planet ont largement contribué à mettre en lumière.

D’un côté, les outils digitaux nous permettent de réduire notre impact environnemental en supprimant le papier et en optimisant la logistique. De l’autre, ils posent des défis majeurs en matière de consommation énergétique et de gestion des déchets électroniques. Alors, comment concilier numérique et durabilité dans l’événementiel ?

Les atouts du numérique pour des événements plus durables

  1. Dématérialisation des supports
    L'usage du numérique réduit le recours aux impressions papier : programmes, billets, invitations et supports de communication peuvent être entièrement digitalisés. Une application dédiée ou un site web événementiel permet de centraliser toutes les informations et d'éviter le gaspillage de ressources.

    📌 À noter : des initiatives comme celle de l’association GreenIT.org permettent d’évaluer et d’optimiser l’empreinte environnementale des outils numériques.
    📚 "La face cachée du numérique" de Fabrice Flipo explore également les enjeux environnementaux liés à la transition digitale et propose des pistes de réflexion.
  2. Réduction des déplacements grâce aux événements hybrides et virtuels
    La digitalisation facilite la tenue d’événements hybrides ou entièrement en ligne, réduisant ainsi les déplacements et donc l’empreinte carbone liée aux transports. Moins de trajets en avion ou en voiture, c’est moins d’émissions de CO₂.

    ✈️ Le Shift Project a d’ailleurs publié plusieurs études sur l’impact des déplacements et l’opportunité de repenser notre façon de voyager pour les événements. 
    📚 "Comment s’organiser sans détruire la planète ?" de Julien Vidal propose également des pistes pour réduire l’empreinte carbone des événements et encourager des mobilités plus douces.
  3. Optimisation de la logistique et des ressources
    Des outils comme les plateformes de gestion événementielle permettent d’optimiser la consommation énergétique et de limiter le gaspillage de ressources en ajustant les besoins en temps réel (gestion des flux de participants, prévision de la consommation de nourriture, etc.).

    🍽 L’initiative Too Good To Go collabore avec des événements pour réduire le gaspillage alimentaire.
    📚 "Zéro Déchet" de Béa Johnson propose également des stratégies concrètes pour minimiser le gaspillage et adopter une approche plus responsable de la consommation.
  4. Sensibilisation et engagement du public
    Grâce aux réseaux sociaux et aux plateformes interactives, il est plus facile d’engager les participants dans une démarche écoresponsable. Des applications peuvent, par exemple, inciter à adopter des comportements durables via des défis ou des récompenses.

    🌍 L’outil WAG - We Act for Good de WWF accompagne les utilisateurs vers des actions concrètes pour réduire leur impact.
    📚 Le "Petit manuel de résistance contemporaine" dernier ouvrage de Cyril Dion explore également comment mobiliser les citoyens autour des enjeux environnementaux et les inciter à agir.

Les limites et impacts négatifs du numérique

  1. Consommation énergétique des serveurs et infrastructures
    La diffusion d’un événement en streaming, l’hébergement de plateformes interactives et l’utilisation intensive du cloud nécessitent une puissance de calcul importante. Les centres de données sont très énergivores et leur impact environnemental ne doit pas être sous-estimé.

    🔋 Des entreprises comme Scaleway développent des data centers plus respectueux de l’environnement, alimentés par des énergies renouvelables.
  2. Obsolescence et pollution numérique
    L’utilisation accrue du numérique génère une production importante de déchets électroniques (équipements informatiques, câbles, écrans, batteries). Le renouvellement rapide du matériel, couplé à des pratiques peu vertueuses de recyclage, contribue à une pollution numérique croissante.

    ♻️ L’ONG Les Amis de la Terre milite pour une meilleure gestion des déchets électroniques et la réparation des équipements plutôt que leur remplacement.
  3. Empreinte carbone du stockage et du transfert de données
    Les événements en ligne et hybrides réduisent le transport physique, mais ils nécessitent une infrastructure numérique qui a également un impact non négligeable.

    ☁️ Des alternatives comme l’hébergement green chez Infomaniak ou l’optimisation des échanges numériques peuvent réduire cet impact.

📊 Les chiffres que l’on aime (pas)


💥 Derrière chaque putain de clic, chaque putain de vidéo en streaming, chaque putain d'e-mail envoyé, il y a une empreinte énergétique et carbone bien réelle. Voici quelques chiffres qui nous rappellent pourquoi il est urgent de repenser nos usages digitaux.

• Impact global : Le secteur numérique est responsable de 3 à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, une proportion comparable à celle de l’aviation civile. En France, il représente environ 2,5 % de l’empreinte carbone nationale.

• Répartition des impacts : Les terminaux utilisateurs (smartphones, ordinateurs, téléviseurs, etc.) sont les principaux contributeurs, représentant entre 65 % et 90 % de l’impact environnemental du numérique. Les centres de données et les réseaux contribuent respectivement entre 4 % et 20 % et entre 2 % et 14 %.

• Consommation énergétique : Le numérique représente environ 10 % de la consommation électrique annuelle en France.

• Streaming vidéo : Le visionnage de vidéos en ligne constitue 60 % du trafic internet mondial et génère plus de 300 millions de tonnes de CO₂ par an, soit autant que l’Espagne.

• Fabrication des équipements : Environ 78 % de l’impact environnemental du numérique sur les émissions de gaz à effet de serre est lié à la phase de fabrication des équipements, en raison notamment de l’extraction de métaux rares et de procédés énergivores.

Source : ARCEP et Ademe

Comme toujours, ce sont des choix à faire, des décisions à prendre sans jamais être totalement sûr, car on ne connaît jamais vraiment l’impact exact de nos actions. Il faudrait presque vivre dans une Fresque du Climat pour en mesurer toutes les conséquences !

Mais ne pas se poser de questions, ne pas essayer au maximum de minimiser les impacts et surtout de les comprendre, n’est tout simplement pas une alternative envisageable.